Rapport annuel du groupe BLS 2021

La deuxième année de pandémie s’est inscrite dans la continuité de la première: les restrictions nationales dans le domaine de la mobilité se sont traduites par un effondrement du nombre de passagers pour le groupe BLS. En effet, l’obligation de télétravail ordonnée par le Conseil fédéral a entraîné un net déclin du transport de passagers au premier trimestre et le variant Omicron à la fin de l’année a conduit à des réductions de lignes. Le trafic voyageur en suisse est 10 pour cent plus élevé qu’à l’exercice précédent mais se situe comme toujours plus d’un tiers sous le niveau pré pandémique. Pour les entreprises d’infrastructures, cela s’est traduit par des produits des sillons plus faibles. Seul le trafic de marchandises a pu se rétablir dans l’ensemble.

Trafic grandes lignes BLS pour la première fois avec toutes les lignes

Depuis décembre 2019, BLS trafic longues distances SA exploite l’InterRegio entre Berne et Bienne. Depuis le 13 décembre 2020, elle gère également l’InterRegio entre Berne et Olten, ainsi que l’Inter-Regio entre Berne et La Chaux-de-Fonds, qui est passé du trafic régional au trafic grandes lignes. 2021 a été le premier exercice avec les trois lignes obtenues dans le cadre des négociations avec les CFF et l’Office fédéral des transports (OFT).

Pour le trafic grandes lignes, carché et la perte essuyée la première année suivant la fondation, un résultat annuel positif a été enregistré pour la première fois.

MIKA: mise en service réussie du nouveau parc de véhicules

Il s’agit de la plus grande commande de véhicules de toute l’histoire de BLS: L’entreprise ferroviaire investit environ 650 millions de francs dans 58 nouvelles rames automotrices à un étage et plancher surbaissé de Stadler Rail. Le MIKA (train polyvalent moderne, innovant et compact) remplacera peu à peu les trains VU III et RBDe vieillissants d’ici fin 2024.

BLS démarrera la mise en service des nouveaux trains le 10 mai 2021. Ils circuleront en tant qu’InterRegio 66 sur la ligne Bern–La Chaux-de-Fonds. D’autres suivront à partir du 13 juin en tant que S4 sur la ligne Thun–Bern–Burgdorf–Langnau. À partir de la fin 2022, les MIKA circuleront en outre sur la ligne de montagne du Lötschberg (Bern– Kandersteg–Brig– Domodossola) et dans le Simmental (Bern–Spiez–Zweisimmen).

Clôture et remboursements des indemnités reçues en trop

Au cours de l’exercice 2021 écoulé, BLS a pu clore l’intégralité des dossiers concernant les indemnités reçues en trop, signer des accords et verser la majorité des montants provisionnés à l’Office fédéral des transports (OFT) et aux commanditaires.

La signature finale et l’entrée en vigueur de l’accord ont eu un effet positif sur les comptes annuels de la BLS SA puisque les versements dus étaient inférieurs aux montants provisionnés au cours des exercices précédents. Ces montants sont indiqués en conséquence dans le résultat extraordinaire de la BLS SA et du groupe.

Un chiffre d’affaires net de 1’189,6 millions de francs a été réalisé durant l’exercice sous revue, soit une augmentation de 77,0 millions de francs (+ 6,9 pour cent) par rapport à l’année précédente.Cette augmentation du chiffre d’affaires s’explique principalement par la hausse des ventes dans la Mobilité des voyageurs et des indemnités d’investissement plus élevées dans le segment Infrastructure. Dans le segment Trafic de marchandises, le chiffre d’affaires est légèrement inférieur à l’exercice précédent (–0,8 million de francs) en raison d’un petit changement dans la gamme de produits. Comme toujours, la Mobilité des voyageurs est le segment le plus impacté par la pandémie. Le chiffre d’affaires se situe 36,6 millions de francs au dessus du niveau de l’exercice précédent uniquement en raison des produits des transports supplémentaires générés par la deuxième ligne de trafic grandes lignes rachetée aux CFF et des aides fédérales régularisées en 2021.

Évolution du chiffre d’affaires Mobilité des voyageurs

Dans le segment Mobilité des voyageurs, le chiffre d’affaires des sociétés BLS a augmenté de 36,6 millions de francs pour atteindre 528,5 millions. Il se compose essentiellement des produits des transports (256,1 millions de francs) et des indemnités (184,3 millions de francs). Le segment Mobilité des voyageurs a en outre enregistré 59,9 millions de francs de prestations propres et 28,3 millions de francs d’autres produits.

Indemnités

Le trafic régional Rail ainsi que le trafic régional et local Bus sont indemnisés par les cantons commanditaires et la Confédération, tandis que le transport autos au Simplon est indemnisé par le canton du Valais. En 2021, BLS a reçu 152,3 millions de francs d’indemnités ordinaires. Par rapport à l’année précédente, les indemnités ordinaires ont ainsi baissé de 14,1 millions de francs (– 8,5 pour cent). Cette réduction s’explique principalement par les corrections apportées dans le domaine des indemnisations ces dernières années, par des effets de synergie dans le trafic grandes lignes et par la cession de la ligne InterRegio Bern–Neuenburg–La Chaux-de-Fonds au Trafic grandes lignes. À cela s’ajoute les 32,0 millions de francs d’aide demandés à la Confédération.

Évolution du chiffre d’affaires Infrastructure

Durant la période écoulée, BLS a facturé 72,4 millions de francs aux entreprises de transport ferroviaire (ETF) qui circulent sur son infrastructure pour l’utilisation de celle-ci (–5,3 millions de francs par rapport à l’année précédente).

Cela s’explique principalement par le recul du chiffre d’affaires des produits des sillons induit par le coronavirus et la moindre part des contributions de couverture en raison de la diminution des produits des transports des entreprises de transport concessionnaires. Outre les contributions pour l’utilisation de son infrastructure, le segment Infrastructure se finance principalement via les indemnités provenant du fonds d’infrastructure ferroviaire. Au total, les indemnités ont augmenté, passant de 243,6 millions à 283,0 millions de francs. L’indemnité pour la couverture des frais d’exploitation a baissé, passant de 63,6 millions à 59,5 millions de francs en raison du démarrage d’une nouvelle période de convention de prestations de quatre ans.

L’indemnité d’amortissement – une combinaison d’amortissements, de sorties d’immobilisations et de prestations de projet non portées à l’actif – peut varier fortement selon les projets et la mise hors service d’installations. Au cours de l’exercice sous revue, elle a augmenté de 43,6 millions à 223,6 millions. Cette variation est principalement imputable aux sorties d’immobilisations exceptionnellement élevées et à des bouclements de projets. Le segment Infrastructure a par ailleurs enregistré 38,9 millions de francs de prestations propres (–14,8 pour cent) et 28,7 millions de francs d’autres produits (+5,8 pour cent). La baisse de ces premiers est due au volume de prestations très important de construction réalisées pour des tiers et de prestations liées à la transformation d’ateliers de la mobilité des voyageurs l’année précédente.

Évolution du chiffre d’affaires Trafic marchandises

Le segment Trafic marchandises englobe les participations de BLS dans BLS Cargo SA (52 pour cent) et dans RAlpin SA (33 pour cent). L’année dernière, le chiffre d’affaires du segment Trafic de marchandises est resté au même niveau que l’exercice précédent, à 269,7 millions de francs (– 0,3 pour cent). Après avoir décliné à cause de la pandémie en 2020, la demande de transport a sensiblement augmenté l’année dernière. Le volume de trafic de BLS Cargo a augmenté de près de 10 pour cent et atteint environ 22’000 trains. L’un des principaux défis rencontrés a été la gestion des nombreuses fermetures de lignes en raison de chantiers, notamment dans le réseau ferroviaire allemand.

Évolution du chiffre d’affaires Immobilier

Avec un chiffre d’affaires de 3,6 millions de francs, le segment Immobilier est le plus petit de BLS. BLS Immobiliers SA gère ses immeubles et se concentre principalement sur le développement de ses propres terrains. Durant l’exercice sous revue, son chiffre d’affaires a augmenté de 1,4 million de francs (+ 64,5 pour cent). Cette hausse est principalement imputable à la vente partielle d’un segment terrestre et aux effets positifs des impôts latents.

La pandémie a eu un impact marginal sur les ventes d’immeubles mais elle a encore freiné l’avancée des projets de développement.

Autres produits/activités du groupe

Totalisant 76,9 millions de francs, les autres produits/activités du groupe ont augmenté de 4,3 millions de francs par rapport à l’année précédente, ce qui s’explique majoritairement par la hausse des produits des ateliers et des produits de location.

Charges d’exploitation

En 2021, les charges d’exploitation (hors charges de personnel) ont progressé de 19,2 millions de francs pour s’établir à 520,2 millions (+ 3,8 pour cent). Le rapport entre les charges d’exploitation et le chiffre d’affaires est de 43,7 pour cent (contre 45,0 pour cent l’année précédente).

Les prestations d’exploitation de tiers ont diminué de 10,5 millions de francs (–3,9 pour cent), ce qui est majoritairement dû à la réduction des coûts des prestations de transport. Les charges de matériel ont augmenté de 2,8 millions de francs (+3,9 pour cent), le principal facteur de coûts étant l’entretien accru des voies ferrées. Les autres charges d’exploitation ont globalement augmenté de 26,9 millions de francs. Ces charges supplémentaires s’expliquent comme suit:

• hausse des charges à la suite de sorties d’immobilisations et de mises au rebut (+28,2 millions de francs par rapport à l’exercice précédent)
• hausse des coûts du courant de traction (+3,2 millions par l’exercice précédent)
• hausse des frais de maintenance (+1,3 million par rapport à l’exercice précédent)

Cet effet est atténué par la diminution des dépenses pour les dommages assurés ( 4,7 millions de moins que l’exercice précédent) et des frais d’administration (–1,4 million de francs).

Résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA)

Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) a progressé de 37,9 millions au cours de l’exercice et s’est établi à 271,2 millions de francs. La marge EBITDA a augmenté de 21,0 à 22,8 pour cent.

Proportionnellement, le chiffre d’affaires (+77,0 millions de francs) a augmenté davantage que les charges (+39,1 millions de francs), ce qui s’explique surtout par les importants coûts fixes de BLS. L’horaire et l’infrastructure ont été maintenus jusqu’au confinement au printemps 2020; les coûts fixes sont dès lors restés au niveau habituel malgré la baisse du nombre de voyageurs. Un léger redressement du trafic voyageur, ainsi que les lignes supplémentaires et les aides de la Confédération ont entraîné une croissance disproportionnée du chiffre d’affaires.

Amortissements

Durant la période sous revue, les amortissements ont augmenté de 9,1 millions pour atteindre 267,1 millions de francs. Les amortissements sur les immobilisations corporelles ont augmenté de 11,7 millions de francs, tandis que ceux sur les immobilisations incorporelles ont diminué de 2,5 millions. Les amortissements de l’exercice sous revue comprennent une correction de valeur sur des terrains du segment Infrastructure de 2,2 millions de francs. La hausse des amortissements est principalement imputable au nouveau matériel roulant, aux ateliers mis en service et aux gares rénovées.

Résultat d’exploitation

Le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) s’est élevé à 4,2 millions de francs durant l’exercice écoulé. Par rapport à l’année précédente, l’EBIT a augmenté de 28,8 millions de francs et la marge EBIT est passée de – 2,2 à 0,3 pour cent.

Résultat financier, impôts, résultat extraordinaire

Au cours de l’exercice sous revue, les charges financières nettes ont baissé de 8,8 millions de francs pour s’établir à 11,0 millions. Dans le cadre de la correction de la situation financière, une réserve de 9,1 millions de francs a été constituée pour les potentiels intérêts moratoires sur les indemnités reçues en trop. Ce facteur exceptionnel a disparu durant l’exercice sous revue. Au cours de cet exercice, les impôts sur le résultat ont augmenté de 0,5 million pour s’établir à 1,2 million de francs. Avec la dissolution de provisions à hauteur de 1,5 million de francs, le résultat extraordinaire traduit la finalisation du remboursement des indemnités perçues en trop.

Bénéfice net et participations minoritaires

La perte de l’entreprise, participations minoritaires incluses, pour l’exercice écoulé s’élève à 6,5 millions de francs, soit une augmentation de 38,5 millions par rapport à l’année précédente. La part des participations minoritaires a diminué de 8,6 millions de francs par rapport à l’exercice précédent en raison de la contribution négative de l’infrastructure au résultat. Après déduction des participations minoritaires, il en résulte donc une perte nette de 3,6 millions de francs. Les résultats de chaque segment sont les suivants:

• Le résultat du segment Mobilité des voyageurs tient compte des 34,6 millions de francs d’aides demandées pour le trafic régional Rail et Route, le transport autos et le service de navigation.
• Le résultat du segment Infrastructure a été principalement marqué par la diminution des contributions de couverture pour les sillons (en raison du plus faible produit des transports chez les entreprises de transport concessionnaires) et la révision des prix des sillons en 2021 (prix moins élevés). Par rapport à une année normale, l’effet du coronavirus sur les sillons et le résultat s’élève à 6,2 millions de francs.
• Comme en 2020, BLS Cargo a renoncé en 2021 aux aides COVID de l’État et a enregistré un résultat d’entreprise positif grâce à la demande de transport satisfaisante. RAlpin, en revanche, a demandé une aide financière à la Confédération. Au total, le segment Trafic de marchandises clôture l’exercice sur un bénéfice après participations minoritaires de 4,2 millions de francs.
• Le segment Corporate est celui qui a été le moins touché par la pandémie de coronavirus. Les variations de valeurs dans le résultat résultent principalement de frais de sinistres en baisse (4,7 millions de francs par rapport à l’année précédente), des facteurs exceptionnels (apport en nature avec bénéfice intermédiaire; dividendes) et de l’augmentation des prestations d’atelier (0,9 million). Les coûts pris en charge par le groupe (par ex. Taskforce Covid, projets du groupe) atténuent cet effet positif.La suppression du bénéfice intermédiaire résulte du déplacement d’immeubles aux valeurs du marché au sein des différents segments et au dividende versé au prorata à BLS Cargo SA.

Le segment Mobilité des voyageurs regroupe différents modèles d’affaires, dont certains donnent droit à des indemnités et font dès lors l’objet d’un rapport réglementaire. En vue d’offrir une plus grande transparence, les résultats à communiquer sur le plan réglementaire sont indiqués ci-après. Par comparaison avec le résultat du segment, la différence découle majoritairement de deux composantes: la dissolution de réserves latentes (entraînant une amélioration du résultat) n’est pas prise en compte dans le résultat établi selon les normes Swiss GAAP RPC et les frais de management de la Mobilité des voyageurs ainsi que les frais uniques ne sont pas inclus dans les résultats à communiquer sur le plan réglementaire.

À la suite des activités opérationnelles et des gros investissements qui en découlent, la somme du bilan a augmenté de 95,2 millions de francs en glissement annuel (+1,7 pour cent). Alors que les capitaux propres ont diminué de 8,5 millions de francs en raison du résultat négatif, la croissance de la somme du bilan a été financée par 103,7 millions de francs de capitaux de tiers.

Les principaux changements au niveau de l’actif portent sur les liquidités, les actifs transitoires, ainsi que sur les immobilisations corporelles et financières. La hausse de 23,4 millions de francs des liquidités et la baisse de 19,4 millions de francs des immobilisations financières s’expliquent essentiellement par la dissolution de dépôts à terme (20,0 millions nets). Les actifs transitoires ont augmenté de 38,2 millions en tout, notamment en raison des aides attendues de la part de la Confédération. La hausse de 45,6 millions de francs pour les immobilisations corporelles résulte du maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé. Outre plusieurs grands projets d’infrastructure, ces dernières comptent notamment des paiements pour du matériel roulant (trafic grandes lignes, trafic régional voyageurs) et des travaux de transformation des ateliers.

Au cours de la période sous revue, l’actif circulant net opérationnel1 est passé de –5,7 millions à +21,0 millions de francs. Les causes principales de cette évolution sont un actif circulant (hors liquidités) de 48,6 millions de francs en hausse à la date du bilan, ainsi qu’une augmentation des autres engagements (+9,6 millions) et des comptes de régularisation passifs (+20,3 millions).

Sur le plan du financement, le maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé a entraîné des hausses significatives au niveau des capitaux de tiers produisant des intérêts. Le groupe a notamment contracté 123,7 millions de francs supplémentaires de crédit sur l’ensemble de ses entreprises ainsi qu’un leasing financier (matériel roulant pour le trafic marchandises) de 7,3 millions de francs. Des prêts sans intérêt (Infrastructure) ont en outre été souscrits à hauteur de 9,1 millions de francs.

Durant l’exercice sous revue, les capitaux propres ont diminué de 8,5 millions de francs et les participations minoritaires, de 4,8 millions de francs. La part des capitaux propres a diminué, passant de 16,9 à 16,5 pour cent. Cette variation de 0,4 pour cent s’explique par le résultat négatif, un dividende versé au prorata aux participations minoritaires et la croissance de la somme du bilan évoquée, financée par des capitaux de tiers.

L’endettement net2 a augmenté de 4353 millions de francs pour s’établir à 4’444 millions. Par rapport à l’EBITDA, l’endettement net a diminué de 18,7 fois pour passer à 16,4 fois.

Le flux monétaire issu des activités d’exploitation se chiffre à 221,0 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une hausse de 112,2 millions par rapport à l’année précédente.

Cette hausse découle pour l’essentiel du résultat annuel, lequel affiche une perte de –3,6 million de francs (+47,2 millions de francs par rapport à l’année précédente), et de la variation à la date du bilan de l’actif circulant net de +72,9 millions de francs.

Le flux monétaire issu des activités d’investissement a atteint 327,9 millions de francs en 2021. Cela correspond à une baisse de 1,3 million de francs par rapport à l’année précédente, la somme nette investie dans les immobilisations corporelles ayant augmenté de 56,1 millions de francs, tandis que celle investie dans les immobilisations financières a diminué de 58,5 millions de francs. Ces variations au niveaux des immobilisations financières découlent principalement des variations des dépôts à terme. En valeurs brutes, 344,4 millions de francs ont été investis dans des immobilisations corporelles durant l’exercice sous revue, les nouveaux investissements les plus importants émanant de la BLS SA (142,1 millions de francs), de BLS Netz AG (187,0 millions de francs) et du trafic grandes lignes (13,6 millions de francs). Chez la BLS SA, les investissements portent principalement sur l’acquisition de 52 nouveaux trains régionaux et la modernisation des ateliers. Chez BLS Netz AG, les investissements ont été réalisés dans le cadre du maintien général de la qualité du réseau, avec notamment la mise en application de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Les investissements pour le trafic grandes lignes concernent essentiellement des versements pour du matériel roulant.

Il en résulte un flux de trésorerie disponible négatif de 106,8 millions de francs pour 2020.

Le flux monétaire issu des activités de financement s’élève à 130,7 millions de francs pour la période sous revue, ce qui correspond à une réduction de 42,0 millions par rapport à l’année précédente. Cette réduction est principalement imputable au financement de BLS trafic longues distances SA réalisé en 2020 pour sa dotation en capital (78 millions de francs). Sans tenir compte de ce facteur exceptionnel, le groupe BLS a dû lever 36 millions de francs de plus qu’à l’exercice précédent.

Durant l’exercice écoulé, 132,4 millions de francs de capitaux de tiers ont été versés en espèces. L’entreprise a recouru au marché du crédit pour les financements produisant des intérêts (124,4 millions de francs), tandis que les emprunts sans intérêt et remboursements de 14,3 millions de francs proviennent essentiellement du fonds d’infrastructure ferroviaire. D’autre part, 6,3 millions de leasing de financement ont été remboursés.

Il en résulte une variation nette positive des liquidités de 23,9 millions de francs, qui s’élevaient donc à 158,7 millions de francs à la fin de l’exercice 2021.

La BLS SA évolue dans un environnement fortement régulé et dominé par des acteurs institutionnels. Le dernier exercice a été fortement impacté par la pandémie. Aussi la BLS SA a-t-elle intensifié et professionnalisé ses activités de gestion des risques, ce qui se traduit tout particulièrement par des intervalles d’actualisation plus courts des inventaires des risques dans les unités commerciales et les filiales, l’implication directe de la direction et du conseil d’administration dans la gestion des risques stratégiques et par une planification basée et ajustée au facteur risque.

Objectifs et organisation

La BLS SA opère une gestion des risques à l’échelle du groupe, qui est axée sur les besoins du conseil d’administration et de la direction du groupe. Afin d’assurer une gestion d’entreprise efficace, la gestion des risques fait partie intégrante de la planification d’entreprise est un instrument de gestion, elle complète les prévisions financières et intervient directement dans la prise de décisions. Sur le plan opérationnel, elle aide les cadres dirigeants à prioriser les champs d’action et les mesures. Les thèmes et projets prioritaires et actuellement jugés comme des risques hautement critiques sont repris sur une Heat Map et passés en revue toutes les deux semaines par la direction. Pour la BLS SA, la gestion des risques est l’affaire de la direction.

Une matrice d’évaluation des risques uniforme à l’échelle du groupe constitue le fondement de l’évaluation, de la catégorisation et du reporting standardisé des risques. Dans les divisions, les filiales et les équipes de projets, les risques sont identifiés et évalués. Les mesures définies font l’objet d’un suivi régulier et sont agrégées et harmonisées à l’échelle du groupe. Les risques financiers sont dotés de paramètres quantitatifs dans le cadre de l’élaboration du budget et présentés sous forme agrégée dans le rapport sur le budget.

Fonctions d’assurance

Le conseil d’administration de la BLS SA a adopté une politique d’assurance reposant sur neuf domaines, qui vient renforcer la surveillance et la gestion d’entreprise au niveau de la seconde ligne de défense (modèle des trois lignes de défense) dans les domaines suivants: risques, sécurité (au travail), conformité, système de contrôle interne (SCI), gestion de l’information, qualité et durabilité. Chaque année, la direction réalise une appréciation du risque à l’intention du conseil d’administration. Dans son rapport sur les risques, elle présente notamment les risques majeurs actuels de la BLS SA.

Conformément à la politique d’assurance, il convient d’assurer un suivi harmonisé des mesures tous domaines confondus, en tenant compte de toutes les mesures sur les risques, les observations d’audit, la prévention de compliance et le SCI. Les travaux entamés doivent se poursuivre en 2022 et un outil devrait venir remplacer la saisie manuelle.

Politique, directive et formations

Durant l’exercice écoulé, la BLS SA a accordé une importance particulière à la révision de sa politique en matière de risques et des directives incluses dans la politique d’assurance. Dans la perspective des formations en gestion des risques, elle a entamé les préparatifs des modules de formation. L’objectif est d’aboutir à une formation généralisée pour les responsables des risques dans les divisions, les responsables des processus, mais aussi les chefs de projets et de programmes.

Radar des risques

Au troisième trimestre de 2021 a eu lieu pour la première fois un radar des risques stratégiques, avec l’intervention de la direction et du conseil d’administration. À l’aide d’un questionnaire structuré, la BLS SA a déterminé, à partir du catalogue général des «facteurs de réussite décisifs» d’une entreprise, les facteurs les plus pertinents pour elle. Elle en a déduit 17 thèmes d’opportunités et de risques qu’il faut encore évaluer individuellement. Ces thèmes ont été approfondis lors d’un atelier sur les risques avec la direction en novembre, et les résultats ont été intégrés dans les inventaires des risques des divisions.

Les facteurs de risques jugés les plus importants sont la situation en termes de coûts et les risques liés à un nouveau modèle de gestion. Les mesures définies seront traitées en priorité par la direction.

Situation en matière de risque et principaux risques

Les changements survenant dans l’environnement réglementaire influencent le travail de la BLS SA à de nombreux égards.

Les principaux thèmes déterminants pour le résultat sont les suivants:

Environnement réglementaire

• L’exécution et la coordination des processus d’offre dans le trafic régional voyageurs sont plus fastidieuses et plus poussées en raison des changements dans le système de financement et des exigences accrues des commanditaires.
• Malgré les répercussions de la pandémie de coronavirus sur la marche des affaires en 2021, les risques financiers sont restés sous contrôle.
• Néanmoins, la limitation de la marge de manoeuvre réglementaire et la hausse potentielle de la pression sur les coûts engendrée par les effets à moyen terme de la pandémie a un impact négatif sur les possibilités de développement de l’entreprise.

Développement ou limitation des activités

• Infrastructure: la concession d’infrastructure n’a été prolongée que de trois ans. Durant cette période, la nouvelle convention d’actionnaires devrait voir le jour.
• Trafic grandes lignes: l’entrée sur le marché du trafic grandes lignes avec autofinancement des lignes concernées présente des risques pour les produits, lesquels se sont concrétisés en raison de la pandémie de COVID-19. La relation complexe avec la maison mère impose de la transparence en matière de gouvernance, de comptabilité et de conformité pour réduire les risques.
• Immobilier: la mise en place du segment Immobilier requiert d’importants capitaux de tiers en plus des fonds propres. Le marché immobilier doit être suivi de très près. La mise en oeuvre du business plan Développement des sites et de la stratégie en matière de portefeuille immobilier devrait augmenter la rentabilité des gares comme immeubles de placement.
• Service de navigation: BLS souhaite créer une base saine pour le service de navigation et la positionner durablement sur le marché du tourisme. En 2020, le conseil d’administration a décidé d’appliquer un nouveau modèle d’affaires et à compter de janvier 2022, BLS navigation SA sera exploitée en tant qu’entreprise autonome et dirigée par un conseil d’administration et une direction qui lui sont propres.

Sécurité de l’information et cyberrisques

Les cyberrisques restent un enjeu majeur. La raison en est la dynamique des évolutions techniques, les nombreuses possibilités d’attaque ainsi que la mise en réseau croissante de systèmes à l’échelle interentreprises. En pleine période de pandémie, les attaques à l’encontre de PME et d’infrastructures critiques se sont multipliées et beaucoup d’entreprises ont subi des attaques et des tentatives de chantage. En vue de réduire ces risques, BLS développe continuellement ses processus et systèmes sous l’angle de la détection précoce des cybermenaces et la protection contre celles-ci.

Risques opérationnels

Les services ferroviaires présentent un certain nombre de risques opérationnels qu’il convient de surveiller et de gérer en permanence. BLS porte actuellement une grande attention aux thèmes suivants:

• La réalisation d’un nouvel atelier est essentielle pour l’entretien des véhicules et la stabilité de l’exploitation ferroviaire et est à ce titre un projet phare. Le projet du site de Chliforst est interrompu.
• Compte tenu du taux d’utilisation élevé et de l’augmentation des travaux dans les années à venir, maintenir la qualité de l’exploitation ferroviaire ne sera pas chose aisée. Cala concerne en particulier les gros chantiers à Bern Wankdorf et dans les deux tunnels du Lötschberg. Les chantiers de courte durée comportent d’importants dangers pour les ouvriers. Les travaux avancent lentement en raison des directives strictes en matière de sécurité. Ils devraient se poursuivre jusqu’en 2024.
• Baisse des produits en raison de la pandémie de COVID-19: le confinement temporaire ordonné au printemps 2021 et les restrictions de voyage qui l’ont suivi pendant les deuxième, troisième et quatrième vagues de la pandémie de COVID-19 ont lourdement pesé sur nos activités en 2021. Dans le trafic voyageurs en particulier, nous assurons l’offre complète et supportons donc la totalité des coûts, alors que la fréquentation et les recettes sont en forte baisse.
• En décembre 2020, à la gare de Belp, deux trains MUTZ sont entrés en collision et l’accident a été signalé à l’OFT et au Service suisse d’enquête de sécurité (SESE). La Task Force immédiatement dépêchée a constaté un comportement au freinage inhabituel pour ces véhicules. Grâce aux mesures d’urgence engagées par BLS, la sécurité des voyageurs et des collaborateurs est assurée.

Gestion de l’obsolescence

Suite à des problèmes d’alimentation électrique, la plupart des climatiseurs des trains de type NINA sont tombés en panne. Ce dérangement s’est produit en raison d’une interaction électrique défavorable entre la ligne de contact et les véhicules. À la mi-avril, 23 NINA à trois voitures et 13 NINA à quatre voitures étaient défectueux. Les trains n’ont pas pu être climatisés en été. En raison d’un manque de pièces détachées, il a fallu réparer ces trains en deux étapes.

Sécurité au travail et protection de la santé (STPS)

Dans le domaine sécurité au travail et protection de la santé, les effets de la pandémie se font également sentir, avec un nombre de cas particulièrement élevé en novembre et décembre. Le taux d’absences total (maladie, maladie professionnelle (AP) et accident non professionnel (ANP)) a légèrement diminué par rapport à l’année précédente mais les coûts des absences restent élevés, à 16 millions de francs.

Le réseau Gsund@BLS prend encore de l’ampleur et à partir du deuxième trimestre de 2022, les HR Business Partners disposeront d’un outil – le tableau de bord Santé – qui leur simplifiera le travail avec les équipes de direction.

Concernant les accidents, deux collisions latérales ont été enregistrées lors de courses de manoeuvre dans la production ferroviaire. Par rapport à l’année précédente, il y a eu une augmentation des collisions en bout de voies. Dans l’Infrastructure, les incidents ont reculé de 25 pour cent par rapport à l’année précédente, un chiffre réjouissant. Ce résultat a été assombri par un accident de haute tension en décembre, qui a occasionné des dommages sur une tierce personne. Les enquêtes sur cet accident sont encore en cours. BLS intègre immédiatement les leçons tirées dans ses formations quotidiennes car elle applique le principe de la tolérance zéro et accorde la plus haute priorité à la protection des collaborateurs et des tiers sur ses installations.

Assurances

En 2021, l’assurance responsabilité des organes a bien été renouvelée malgré les conditions de marché difficiles. Les dommages constatés sur les trains NINA (cf. ci-dessus) ont engendré des surcoûts et des frais de réparations que les primes en propre compte et l’assurance choses/AP ont permis de couvrir en partie.

Autres risques financiers

De par son activité, BLS est exposée à divers risques financiers, dont les risques de liquidité, de change, de taux et de contrepartie:

• Risque de liquidité: les liquidités doivent être garanties en permanence grâce à une planification continue, au suivi des fonds nécessaires, au maintien d’une réserve de liquidités minimales et aux lignes de crédit bancaire autorisées.
• Le risque de change est limité par des garanties naturelles et des opérations à terme sur devises. La stratégie de couverture est contrôlée régulièrement et adaptée en cas de besoin.
• Risque de taux: l’échelonnement des échéances et un éventail de financement équilibré réduisent le risque de taux. Au besoin, des instruments financiers dérivés peuvent être utilisés pour atténuer davantage le risque.
• Risque de contrepartie: les contreparties financières sont contrôlées et surveillées de manière continue, et doivent respecter des valeurs limites fixées au cas par cas. Les risques de contrepartie opérationnelle sont contrôlés de manière régulière.

Sur la plan stratégique

En dépit des incertitudes liées aux conséquences à long terme de la pandémie de coronavirus, BLS maintient sa stratégie. Elle fait l’acquisition de nouveaux trains et de nouvelles locomotives pour le trafic voyageurs et le trafic marchandises pour remplacer les anciens véhicules. BLS poursuit en outre la modernisation de ses ateliers. Elle suit les plans de maintenance de son infrastructure et poursuit la planification de l’extension du tunnel de base du Lötschberg. Elle continue de développer le trafic grandes lignes et l’immobilier comme modèle d’affaires.

Sur le plan réglementaire

BLS entend faire preuve de plus de précision et de fiabilité dans la gestion des finances, la gestion de projets et les mécanismes de surveillance et de contrôle. Elle a lancé un projet en 2021 pour traiter les thèmes suivants, en concertation avec le Contrôle fédéral des finances et les commanditaires: gestion des finances, imputation correcte entre tous les modèles d’affaires de BLS et déroulement continu des processus. La mise en oeuvre opérationnelle de ces adaptations des systèmes et processus est prévue pour le 1er janvier 2023.

Sur le plan financier

L’exploitation opérationnelle de la nouvelle BLS navigation SA démarrera le 1er janvier 2022. Le groupe BLS poursuivra ses grands projets d’investissement en cours. Avec l’aide des nouveaux processus financiers, il devrait en résulter des modèles d’affaires durablement solides. L’exercice 2023 devrait livrer de premiers résultats en la matière.